/// Concours 48 logements /// ZAC Laubis – Seilh /// 2019
« Parce qu’elle est à la fois un lieu dans le monde et un monde en elle-même, [la maison] doit pouvoir se déployer. Elle doit tenir l’extérieur en respect, le ramener à une présence distante, si possible esthétique et agréable, ou du moins non intrusive »
Chez soi – une odyssée de l’espace domestique /// Mona Chollet
A proximité immédiate de la zone aéroportuaire de Toulouse-Blagnac et du futur parc des expositions, la ZAC Laubis a été imaginée depuis une dizaine d’années comme un prototype à l’échelle métropolitaine et comme un moyen de maîtriser le développement de l’urbanisation de la commune de Seilh. A distance du village historique, ce nouveau quartier, issu d’une démarche Europan, propose une alternative dense au modèle d’habitat pavillonnaire. Après avoir suivi ce projet urbain en tant qu’urbaniste, du schéma directeur jusqu’au chantier des espaces publics, Vincent Agusti (ubac) a eu l’occasion de prolonger les réflexions à l’échelle d’un îlot situé en face de l’Ecole de l’Annonciation, en tant qu’architecte cette fois-ci.
D’emblée la question de l’intimité des logements et de leurs prolongements extérieurs est apparue comme une nécessité, en particulier pour les maisons de ville (majorité du programme, les autres logements étant dédiés à de l’habitat collectif « seniors »). La proposition architecturale repose donc sur deux principes fondamentaux : orienter la grande façade sur le jardin et considérer le jardin comme une pièce extérieure.
Ces principes sont basés sur une réinterprétation de l’architecture vernaculaire des maisons toulousaines, déclinée à tout point de vue, y compris au niveau de l’approche bioclimatique : des murs de terre crue participent au confort intérieur, en particulier l’été (inertie thermique, régulation hygrométrique), des arbres et des pergolas couvertes de glycines protègent des apports solaires. Combiné à des équipements contemporains (géothermie, planchers chauffants, poêle à bois), ce genius loci permet d’atteindre aisément l’efficience énergétique recherchée (certification E3C1). Il y est aussi fait allusion au travers de la toponymie, qui permet de qualifier les différents espaces communs à l’échelle de l’îlot et de renouer avec un vocabulaire local : carrelot (venelle en occitan), placat (placette) et sentes se faufilent entre les murs et sont autant de prétextes à la rencontre et au plaisir de recréer des situations urbaines oubliées.
équipe :
Sporting Promotion, AMPM, ATP (Jérôme Classe), Ecovitalis, visuels Atelier des chimères