/// Surélévation-extension d’une maison /// Denipaire /// 2015
Construite en 1986, la maison existante est installée dans le fond d’une vallée vosgienne et rurale, légèrement en contrebas de la route-digue qui délimite le lit majeur de la rivière. L’humidité du terrain a conduit les propriétaires à positionner la plupart des espaces habitables à l’étage. Une extension réalisée en 1992 a prolongé cette logique : une terrasse est aménagée à l’étage, le rez-de-chaussée accueille des espaces de service. L’intention initiale de la maîtrise d’ouvrage était de couvrir cette terrasse par une véranda dédiée à un usage de jardin d’hiver.
Le projet réalisé consiste à repenser entièrement l’organisation de la maison en déplaçant une partie du séjour (salle à manger) dans cette nouvelle extension. Il s’agit également d’instaurer une relation plus directe entre habitat et jardin, à travers la création d’un escalier extérieur dans le prolongement du balcon existant et un cadrage du regard vers la ripisylve et la colline du camp celtique.
Une couverture de bardeaux fendus vient recouvrir et unifier le volume bâti des deux extensions. Identifiable par rapport à la maison d’origine, il est couvert d’une toiture qui reprend la pente de l’existante et se glisse délicatement sous son débord. Cette couverture se prolonge vers le sol et le jardin pour protéger le nouvel espace de séjour des intempéries, du soleil et des regards. Etant donné le contexte territorial et la passion forestière du maître d’ouvrage, le bois est apparu comme une évidence. La construction décline ce matériau local sous toutes ses formes : couverture, bardage, structure, isolation, menuiseries, platelages et parquets. La patine du mélèze apporte une réponse simple à la question de l’entretien. Dans l’esprit du sabi décrit par Junichirō Tanizaki, elle révèle et affirme le passage du temps sur l’architecture.