Le site se trouve dix mètres au-dessus du niveau de la plaine du Gers, le long du chemin du Seilhan. Le nom de cette voie vient de silho, la soie en gascon, et témoigne du passé du lieu : au XVIIIème siècle, l’intendant d’Etigny voulut développer à cet endroit une industrie de la soie. Les bâtiments de l’ancienne magnanerie sont encore visibles dans le quartier. Leur implantation en « L » a inspiré la composition en plan masse du projet.

Le mur d’enceinte en pierre, qui s’étend au-delà du site indique très probablement l’emplacement des anciennes plantations de mûriers destinées à l’élevage des vers à soie. Sa hauteur (2 à 3 m), son périmètre et sa forme (arc à l’entrée) suggèrent le luxe des cultures. Renouer avec ce passé vise à inscrire le projet dans son territoire et à prolonger le récit historique du lieu.

A l’intérieur de cette enceinte existante, le projet s’installe de façon à limiter le plus possible l’imperméabilisation des sols : compacité et sobriété architecturale, construction sur l’emplacement de la maison existante, préservation des arbres et du puits existants, limitation des surfaces minéralisées, etc.

Le long de la rue, à l’abri derrière le mur, un ensemble de maisons en bande suit la pente du terrain. Profitant de cette déclivité, l’habitat collectif, perpendiculaire, intègre un parking semi-enterré. Cette composition vise à préserver un vaste jardin et à ménager une certaine délicatesse dans le rapport au voisinage, qui bénéficie de vues sur ce jardin. Côté rue, une cour commune propose un point de rencontre et qualifie le frontage de la rue.

Afin de proposer une alternative désirable à la maison individuelle, les logements sont tous traversants, de superficie généreuse et ouverts sur des prolongements extérieurs à l’intimité préservée par le crénelage des façades sur jardin. Ces façades, en ossature et bardage bois, regroupent l’ensemble des séjours qui s’ouvrent largement sur le jardin commun. Ainsi se crée les conditions d’un sentiment du commun, invitant au partage et à la mutualisation, tout en préservant l’individualité du soi.